La Tigresse et le Tigre

 








Cette femme prendra le masque, et d'une griffure s'ouvrira le regard et deviendra la tigresse. Tant
pis et à tâtons, les bras croisés elle se languit devant le Tigre, le fleuve, la mort passe à contre
courant, et sa chair frémit.


Caché derrière un nuage, Un oiseau à gauche arrive, tirant les quatre coins du ciel ;


De toute façon , il y a quatre espaces :
la mort en bas remontant la rivière
la tigresse au bord du Tigre, allongée tout le long du fleuve à gauche
au dessus de son dos lui pousseront des pensées peuplées
la grande masse qui arrive dans le coin à droite, d'un noir dense


1


La tigresse pense que cet oiseau caché derrière le grand nuage, cache lui aussi le soleil . A contre
jour, s'avance immense et se reconnaît la chouette devenant l'aigle. L'aveuglement de ces formes
laisse l'espace au ciel, d'un coup d'aile, s'annonce alors le combat.


2


La langue sortie du masque de la tigresse et tout son corps pris la forme de sa langue, s 'allonge,
s'enroule, se love, rampe et s'érige. Trop près du sol, trop loin du soleil, l'aigle confondu saisi la
proie, sa propre ombre masquant la scène. Le serpent se révéla dans ses serres, sorte de contour
vivant. Une étreinte, une ligne voulant devenir un point, voilà comment sert le serpent.


La tigresse : le sourire se poursuit
-sisisisi je suis un serpent

3


Dans sa chute se vêtit d'un manteau noir à poils drus et d'une fente au bec : l'ours à bec de lièvre, et
les poils drus se scindèrent et un peu du serpent à plume, à poil devint du chien, sa mâchoire
triangulaire mordant l'air et jappant, l'ours, gauche dans sa jupe, se cru devant une meute , tant la
chienne aboie. Le cri multiplie l'ennemi. Ses sons désorientent l'ours , l’aboiement est à l'intérieur.


La chienne :
Je t'enferme... dans ta sauvagerie.


L'ours :
contre-sens et enclos !


4


Ne supportant plus son état, l'ours à bec de lièvre se jeta dans le fleuve, pour la fuir .
Le voici emmêlé dans les eaux , devenant de plus en plus petit, masse noyée dans la masse, il n'est
plus que souvenir et disparition.


l’eau :
es tu celui qui s'y reflète ? Qui es tu ?


L’apparition:
- C'est vrai qu'avant j'étais déguisée en tigresse, allongée près de son fleuve le Tigre, de cet
écoulement j'y fantasmais mon double, mon amant, le Tigre, je suis restée à me déguiser...et j'ai
déguisé tout le monde...
tu sais je te laisse le choix, tu peux devenir un poisson ou une feuille flottante, d'allure semblable
mais aux destins contraires, l'un poursuivant ses métamorphoses dans un but incompris, l'autre
obstruant un canal dans l' intention d'assécher son paysage et ses êtres !!

La disparition :
Derrière ton masque, tu ne peux être qu'UNE, tu ne peux pas être toi !!


5


la vieille tigresse se m'y en colère et transforma tout en son image jamais vue. Méprisée ou chérie,
riche ou pauvre, belle ou laide, de bonnes paroles ou d'absolus mensonges...


l'eau :
-Va tu vas me manquer mon ennemi !


Le sable :
-Je serai cette masse sableuse qui se mélangeant à toi , eau, deviendra béton, je bétonnerai ce
fleuve, je betonnerai ton image et la tiendrai immobile dans mon lit.


Ainsi la mort devint le tigre
l'amour devint le tigre
l'aigle devint le tigre
le serpent devint le tigre
l'ours devint le tigre
le chien devint le tigre
l'eau devint le tigre
le sable devint le tigre
et le tigre devint le tigre et le tigre se tarit...

 

Toutefois la mort put exhausser un souhait, avant que ses ossements soient ensevelis, et ressuscita la
chouette épervière, la chouette se sauva du fleuve en nageant le papillon, c'est ainsi qu'elle appris à
voler et parti retrouver les quatre coins du monde.

 

 

 





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